samedi 28 mai 2011

Mini essai #1 : Le 21e siècle et l’intelligence des objets : les téléphones intelligents.


1. Introduction

La technologie évolue à un rythme fou. De plus en plus d’objets deviennent « intelligents » : voitures, maisons, autoroutes, consoles de jeux vidéos, etc. Bientôt, les micro-ondes ne feront plus que réchauffer la nourriture, ils iront la chercher eux-mêmes dans le réfrigérateur. Mais avant que cela n’arrive, attardons-nous au cas des téléphones intelligents.

Les Smartphones se rapprochent plus d’un mini-ordinateur que d’un cellulaire. Ils comportent de plus en plus de fonctions et d’applications qui permettent à l’utilisateur de tout faire à partir de celui-ci. Vous voulez parler, texter, prendre des photos, écouter de la musique, visionner des vidéos, consulter votre messagerie électronique, votre compte Facebook, Twitter, LinkdIn, la météo de demain, jouer à des jeux, savoir la chanson qui joue présentement dans le bar dans lequel vous vous trouvez, participer à un concours? Vous pouvez!

Grâce à cet éventail de possibilités, les téléphones intelligents jouissent d’une popularité croissante. « AdMob has recently stated that the Smartphone market share all over the world increased to 33 percent in February [sic] 09 from 26 percent in September 2008. » (Naik, en ligne) Selon Mme. Najoua Kooli du CEFRIO, « dans cinq ans l'utilisation d'Internet sur mobile dépassera celle sur les PC ». (In Reyntjens, en ligne) Au Québec, on parle d’une croissance de 13% à 17% de 2009 à 2010. (Netendances, en ligne)

                          Source: Netendances, 2010, en ligne.

2. Lien avec la communication publique

Qu’est-ce que la communication publique? Pour les non initiés au domaine ou à la simple expression communication publique, il s’agit de prime abord du contact, de la communication entre plusieurs personnes, entre un interlocuteur et son public. Mais avec la technologie évoluant à un tel rythme, la communication publique tend à prendre un nouveau sens. Servent à la communication publique tous les moyens existants permettant aux gens de communiquer entre eux. Les gens d’IBM résument bien l’idée en déclarant: « La communication, ce n'est pas seulement des gens qui parlent à des gens, c'est aussi des choses qui se parlent entre elles. » (En ligne)

La percée des téléphones intelligents est une occasion en or pour les entreprises. Les annonceurs peuvent maintenant rejoindre leur clientèle n’importe où et n’importe quand. « Est-ce que mon public cible sera devant son téléviseur, à l’écoute de la bonne station de radio, en voiture vers Montréal ou derrière l’une des 10 autobus à l’heure ou l’endroit ou notre message sera diffusé? » sont des questions qui risquent de se poser de moins en moins. « Cette année on a eu une accélération impressionnante, les annonceurs se mettent tous à la publicité sur mobile car ils ont pris conscience de la façon très ciblée et personnalisée dont ils peuvent toucher un client », indique Matthieu Gudefin, fondateur et directeur général de MobilAddict. (In France24, en ligne)

Selon le rapport Netendances, « les dépenses en publicité sur téléphone mobile devraient s’élever à 743 millions de dollars cette année et dépasser le milliard en 2011 ». (En ligne) Les téléphones intelligents faisant partie intégrante de la vie des leurs utilisateurs, ceux-ci ont l’impression que la publicité qu’ils reçoivent via les applications mobiles est moins envahissante. Un sondage mené par l’agence américaine spécialiste des audience en mobilité, JiWire, « révèle […] une prédisposition des mobinautes [sic] à recevoir de la publicité sur leur téléphone intelligent : 76% disent préférer une application gratuite avec de la publicité dedans à une application payante ». Ce même sondage révèle que « 53% des consommateurs interrogés admettent être prêts à signaler leur localisation géographique pour recevoir des publicités plus pertinentes ». (In Beuth, en ligne)

3. Exemple d’utilisation

La porte de l’intimité du consommateur est ouverte aux entreprises. Mais comme nous venons de le lire, les entreprises ne peuvent se contenter de bombarder les gens de publicités. Celles-ci doivent être intéressantes. Une bonne publicité gêne moins qu’une mauvaise.

Les applications mobiles constituent un excellent moyen de rejoindre les gens de manière différente, divertissante et interactive. Une application de qualité ne donne pas l’impression au public d’être exposé à de la publicité, mais bien de « faire partie » de quelque chose. Voyant une montée de la popularité des dites applications, les boites de publicité ne reculent devant rien et usent de plus en plus d’originalité pour créer des campagnes qui sortent de l’ordinaire.

Voici deux exemples de campagnes créées par deux agences de Stockholm en Suisse. La première est une trouvaille de l’agence Farfar pour Nokia et est intitulée The World's Biggest Signpost. S’étant inspirés des flèches indicatrices que l’on retrouve aux coins des rues, ils ont réussi à trouver un moyen on ne peu plus original, une flèche géante, interactive et pivotante installée en plein cœur de Londres, de permettre aux gens de faire connaître à la population leurs endroits préférés de sorties. 


 La deuxième campagne a été réalisée par l’agence Jung von Matt pour le compte de Mini. La campagne Mini : Getaway Stockholm. Inspirée des chasses aux trésors, la campagne avait pour but d’amener les utilisateurs de l’application à parcourir les rues de Stockholm à la recherche d’un grand prix, en l’occurrence une Mini Countryman.  


 4. Qualités et défauts

Nous vivons dans une société où la population, à l’instar de la technologie, est de plus en plus mobile. Pour ces gens qui doivent se déplacer souvent pour leur travail, pour les étudiants dont 40% possèdent désormais un téléphone intelligent (Netendances, en ligne), ou pour n’importe quelle autre personne qui ne passe pas huit heures par jour devant un ordinateur dans un bureau, les téléphones intelligents sont très pratiques puisqu’ils permettent à un utilisateur d’avoir accès à une foule de trucs importants, allant de sa messagerie électronique à son compte bancaire, en passant par son compte Facebook, la station de nouvelles, les articles de journaux, etc., et le tout, quand il le veut et où il le veut.


 Pour les entreprises, c’est un moyen de rejoindre un public de plus en plus mobile, d’une manière plus ciblée. De plus, les applications mobiles permettent aux entreprises de profiter d’un bouche-à-oreille intéressant. « À l’arrivée, autant d’applications brandées [sic] ayant vocation à apporter de la valeur (un service, par exemple) au public de la marque et visant à fidéliser les brand addicts , ces individus attachés à la marque, et qui se transforment le cas échéant en évangélistes , lorsqu’ils montrent à leurs amis ou partagent avec eux leur toute nouvelle application… » (Blended, en ligne)

Le principal défaut que je trouve aux téléphones intelligents est leur durée de vie. Ne me comprenez pas mal, je ne parle pas de la durée de fonctionnement d’un appareil. Je parle de sa durée d’utilisation. Iphone, Iphone 2, Iphone 3G, Iphone 4, Iphone 5, etc. Les modèles s’enchainent à une vitesse fulgurante. Aussitôt le modèle dernier cri acheté, on annonce dans quelques mois la sortie du prochain qui sera, ma foi, plus puissant, plus beau, plus rapide, plus mince, plus ergonomique, etc. On ne laisse pas la chance à l’utilisateur de profiter du plaisir que lui apporte la possession de l’appareil qu’il vient de se procurer que l’on veut déjà qu’il ressorte son porte-monnaie. L’économie, il faut que ça roule! 



Les téléphones intelligents ont également un caractère intrusif. Est-ce pire d’être bombarder de publicité et en être conscient ou d’être bombarder de publicité sans en être conscient? L’un dérange par le caractère agaçant de la chose, mais l’autre ne dérange-t-il pas par le fait que les annonceurs passent par la porte d’en arrière pour nous atteindre sans que nous nous en rendions compte?

5. Conclusion

À la vitesse à laquelle la technologie évolue, nous sommes en droit de nous demander : Quand cela s’arrêtera-t-il? Où tout cela nous mènera? Il n’y a pas de réponse à ces questions. Les possibilités sont infinies. Aujourd’hui, nous avons la possibilité d’être en contact avec n’importe qui dans le monde en l’espace de quelques minutes, voire quelques secondes. Il est possible de « gérer sa vie » à partir d’un appareil de quelques pouces carrés. Nous sommes tous influencés malgré nous. Que nous fassions partie de la classe des « early adopters » ou des réfractaires, nous n’avons guère le choix de suivre la parade de loin ou de près si nous ne voulons pas être dépassés par le monde qui nous entoure.

Dans un numéro spécial de Libération intitulé À quoi pensez vous?, un biologiste américain nommé David Baltimore a écrit : « Serons-nous capables de choisir les éléments de la technologie qui améliorent la qualité de vie et d'éviter ceux qui la détériorent? » (In Evene, en ligne) Comment savoir? Est-ce que les téléphone intelligents détériorent la vie ou l’améliorent? Doit-on préférer les côtés pratique, international, rapide, mobile ou détester les côtés impersonnel, intrusif et « abordable seulement avec contrat »?

Albert Einstein a un jour dit : « Il est hélas devenu évident aujourd’hui que notre technologie a dépassé notre humanité. » (Evene, en ligne) S’il vivait à notre époque et voyait un utilisateur de téléphone intelligent envoyer des messages textes et passer quelques heures sur Facebook, les cheveux lui dresseraient, encore plus dans son cas, sur la tête.  


---------------------------------------------------------------------------------------
Sources:

Beuth, Marie-Catherine. 2010. « La publicité dans les applications mobiles plutôt bien acceptée ». In Figaro.fr. En ligne. <http://blog.lefigaro.fr/medias/2010/05/la-publicite-dans-les-applicat.html>. Page consultée le 26 mai 2011.

Blended. 2009. « L’implication des marques dans les applications Iphone ». En ligne. <http://www.blended.fr/334/l%E2%80%99implication-des-marques-dans-les-applications-iphone/>. Page consultée le 26 mai 2011.

Evene.fr  Toute la culture. S.d. « Technologie ». En ligne. <http://www.evene.fr/citations/mot.php?mot=technologie>. Page consultée le 28 mai 2011.

France24.  2010. « Grâces aux Smartphones, la publicité mobile prend enfin son essor ». En ligne. <http://www.france24.com/fr/20100918-grace-smartphones-publicite-mobile-prend-enfin-son-essor#>. Page consultée le 25 mai 2011.

IBM. S.d. « Télécommunications plus intelligentes ». In Une planète plus intelligente. En ligne. <http://www.ibm.com/smarterplanet/ca/fr/communication_technology/ideas/index.html>. Page consultée le 25 mai 2011.

Naik, Vivek. 2009. « Study : Smartphone Popularity Increasing ». In thrupoint : Fixed Mobile Convergence. En ligne. <http://fixed-mobile-convergence.tmcnet.com/topics/mobile-communications/articles/53020-study-smartphone-popularity-increasing.htm>. Page consultée le 25 mai 2011.

Netendances. 2010. « Un fort potentiel pour l’Internet mobile au Québec ». In CEFRIO. Volume 1. Numéro 3.  En ligne. 16 pages <http://www.cefrio.qc.ca/index.php?id=74&tx_ttnews[cat]=6&tx_ttnews[tt_news]=4706&tx_ttnews[backPid]=75&cHash=f1688f45f1>. Page consultée le 26 mai 2011.

Reyntjens, Marie-Noël. 2010. « Québec : 42% des propriétaires de téléphones intelligents n’utilisent pas encore Internet ». En ligne. <http://benefice-net.branchez-vous.com/actubn/2010/11/internet-mobile-telephone-intelligent-quebec-webcom-najoua-kooli.html>. Consulté le 25 mai 2011.


mardi 24 mai 2011

Êtes-vous sur Facebook? Ou sur un autre site de socialisation? Non, pourquoi? Oui, pourquoi? Votre réflexion sur cette adhésion à un réseau nous intéresse. (Billet #2, module 6)


Comme maintenant 669,730,880 millions d’autres personnes, je suis sur Facebook. Au départ, je me suis créé un compte simplement parce que plusieurs personnes m’avaient parlé du site et je voulais voir ce que c’était. Mon utilisation en était très limitée. J’allais sur le site une fois par deux ou trois semaines, je regardais quelques photos et je quittais.

Mon utilisation de Facebook a changée du tout au tout lorsque j’ai commencé le baccalauréat en communication publique. Maintenant, lorsque mon portable est ouvert, Facebook l’est aussi.  Même si je ne suis pas actif sur le site, il est quand même en background. En communication publique, beaucoup de choses passent par Facebook : les événements du baccalauréat, les événements hors bac, les soirées, les réunions, les offres d’emplois,  les nouvelles, les travaux d’équipes, etc.

Je trouve que Facebook est un outil très pratique. Que ce soit pour se tenir au courant d’événements, pour rejoindre quelqu’un rapidement, etc. Selon moi, la principale qualité de Facebook est sa polyvalence. Facebook est un amalgame de tous les autres réseaux sociaux. C’est un réseau social tout en un.   

Avant de commencer mon baccalauréat, j’étais gérant d’un restaurant avec une de mes amies et lorsque venait le temps de faire les horaires, nous avions toujours de la difficulté à rejoindre les employés, car lorsque ceux-ci voyaient affiché le numéro de téléphone du restaurant sur leurs téléphones, ils ne répondaient pas de peur de se faire demander de remplacer un autre serveur.

Un jour, nous avons décidé d’envoyer un message Facebook. Résultat : une heure plus tard, toutes les personnes à qui le message avait été envoyé avaient répondu. Depuis ce temps, Facebook et les courriels sont de mise et le téléphone est de l’histoire ancienne. Je dis de l’histoire ancienne, mais sur quelles plateformes plusieurs des employés vont voir leurs messages Facebook : leurs téléphones! Aussi intelligent soit-il, ça demeure un téléphone. Nous pouvons les rejoindre en une heure sur leur téléphone par le biais de Facebook, mais nous ne sommes pas capable de les rejoindre en une journée sur ce même téléphone en les appelant. Trouvez l’erreur!

Oui je trouve Facebook intéressant et pratique, mais je commence à trouver que le phénomène s’amplifie à un niveau un peu trop élevé. En fouillant sur Internet j’ai découvert quelques trucs qui me font penser que les gens commencent à, pardonnez moi l’expression, virer fous avec Facebook. Par exemple, Facebook vient de lancer Buump, qui sont sont des « bracelets status Facebook ». « Dans la vraie vie, en dehors de nos écrans d'ordi et de télévision, on fait comment pour dévoiler notre statut ? Et bien Buump, avec ses bracelets, a répondu à notre problème. » (Wafa, en ligne) Le ridicule est même poussé au point que ces bracelets sont vendus en paquet de 5! Quelles sont les chances de rencontrer quelqu’un étant single, in a open relationship, married, looking for whatever I can get and dating en même temps? Quoique de nos jours…



Facebook pourrait même être enseigné à l’Université de Birmingham City en Angleterre! « L’université de Birmingham City, a décidé de mettre son enseignement à la pointe du progrès en proposant un « Master Degree in Social Networking. » (Grenat, en ligne) Je suis on ne peu plus d’accord avec un étudiant de cet université qui déclare que « presque tout ce qui est enseigné dans ce cours est tellement basique qu’on peut l’apprendre tout seul. En fait, tout le monde ou presque connait déjà tout ça. Je pense que c’est un gâchis complet des ressources de l’université. Pour un diplôme à 4400 livres (environ 5000 euros), ce n’est guère rassurant. » (in Grenat, en ligne)

Étant étudiant en publicité, je m’intéresse, par la force des choses, à la publicité sur Facebook. Je trouve que Facebook est très pratique pour les jeunes entrepreneurs qui veulent faire connaître leur boîte nouvellement fondée. Par contre, il faut savoir utiliser Facebook efficacement. La publicité Web plus « traditionnelle » ne semble pas fonctionner sur Facebook. Comme l'explique Nick O'Neil, « the only problem is that there are no clicks. While the targeting is phenomenal, Facebook users are more engaged by the content within the site rather than the advertisements. Perhaps Facebook is a little too engaging ». (En ligne) Par contre, lorsque les entreprises se servent d'une page Facebook pour faire  leur promotion, il semble que les résultats soient plus intéressants. Je prends en exemple de site tonresto.ca qui a vu le jour il y a quelques mois. Ils sont très actifs sur Facebook, ils mettent plusieurs concours en ligne, des photos, etc. et tout semble bien rouler pour eux et je parie que Facebook a été et est toujours un outil essentiel au succès de l’entreprise. 



En terminant, voici un vidéo dans lequel certains propriétaires d’entreprises partagent leur vision de la publicité sur Facebook. 


---------------------------------------------------------------------------------
Sources:

Grenat. 2009. "Facebook enseigné à l'Université". En ligne. <http://www.melty.fr/#!facebook-enseigne-a-l-universite-actu16497.html>. Page consultée le 24 mai 2011.

O'Neil, Nick. 2007. "Is Facebook Advertising Effective". En ligne. <http://www.allfacebook.com/is-facebook-advertising-effective-2007-11>. Page consultée le 24 mai 2011.

Wafa. 2011. "Buump : Bracelets statut facebook pour s'afficher en couple... ou non !". En ligne. <http://www.meltyfashion.fr/buump-bracelets-statut-facebook-pour-s-afficher-actu57273.html>. Page consultée le 24 mai 2011.

vendredi 20 mai 2011

Et vous? À quel souvenir associez-vous votre prise de conscience du caractère international (où « universel? ») des médias? La télévision, la radio, l'Internet? (Billet # 1)


 11 septembre 2001. Je reviens du cégep tôt avec l’intention de profiter de ma journée. J’arrive chez moi, je prends le message qu’il y a sur ma boîte vocale. J’entends la voix de ma jeune sœur paniquée qui me dit : « Aussitôt que tu prends le message, ouvre ta télévision, c’est la 3e guerre mondiale! ».

Je m’empresse donc d’ouvrir mon téléviseur et je vois ce qui vient de se passer. J’ai appelé quelques-uns de mes amis et des membres de ma famille pour savoir s’ils écoutaient la même chose que moi et la réponse était unanime : oui.

Mes plans pour la journée venaient de changer. J’ai passé le reste de ma journée devant mon écran de télévision à suivre les développements des attentats. Il n’y a aucun doute que toutes les personnes qui possédaient un téléviseur à ce moment, regardaient les images des avions s’écrasant dans les tours du World Trade Center et la déclaration de l’ex président Georges W. Bush. 





Si Facebook avait existé à ce moment là, il n’y a aucun doute que le Wall aurait été inondé de commentaires et de vidéos concernant ce qui venait de se passer. En 2001, la convergence médiatique était moins présente. Moins de gens utilisaient Internet pour regarder la télévision. Personnellement, je sais pertinemment que si un événement de la sorte se reproduisait aujourd’hui, je ne passerais probablement pas la journée devant mon téléviseur. Oui, mon téléviseur serait ouvert à la chaine RDI, mais ce ne serait probablement qu’un « background » à tout ce qui se passerait sur mon portable. Cyberpresse, Le Devoir, CNN, Facebook (évidemment), etc.

Ceci démontre ce que redoutait Sylvain Lafrance, Vice-président principal des Services français de Radio-Canada.  Dans une allocution prononcée à Québec dans le cadre du congrès annuel de l'Association des producteurs de films et de télévision du Québec (APFTQ), Lafrance déclarait :

Plusieurs facteurs viennent actuellement bouleverser l'équilibre fragile de l'univers télévisuel […] La mondialisation d'abord, qui amène de nouvelles concurrences, en fait partie […] Après la multiplication des chaînes spécialisées, c'est maintenant la multiplication des plateformes de diffusion et des «machins» technologiques qui bouleverse nos modèles de création et nos modèles d'affaires. (2006, en ligne)

C’est donc le 11 septembre 2001 que j’ai vraiment « expérimenté » l’internationalité de la télévision. Mais il y a un aspect qui était beaucoup moins présent en télévision et que ces « machins » technologiques ont permis de développer: l’interactivité. Maintenant, nous ne faisons plus que regarder ou écouter l’information. Nous l’écoutons, la regardons, la commentons, nous lançons de débats, nous en faisons partie. Maintenant, l’information, nous la vivons. 
------------------------------------------------------
Sources:

Lafrance, Sylvain. 2006. « L’avenir de la télévision – Comment demeurer rassembleur devant la fragmentation des auditoires? ». En ligne. < http://www.ledevoir.com/non-classe/109048/l-avenir-de-la-television-comment-demeurer-rassembleur-devant-la-fragmentation-des-auditoires >. Page consultée le 20 mai 2011.

D'après vous, les technologies d'information sont-elles déterminantes dans le développement de nos sociétés?

Les technologies de l’information sont-elles déterminantes dans le développement de nos sociétés? Qui peut dire le contraire? Simple comparaison. Alors qu’il y a quelques centaines d’années il fallait attendre des mois pour recevoir une lettre d’un membre de notre famille parti à la guerre, aujourd’hui nous avons accès aux nouvelles internationales en quelques heures, quelques minutes, voire en temps réel.

En jetant un coup d’œil à l’histoire des médias, on se rend vite compte que les médias jouent un rôle important dans le développement des sociétés. L’invention de l’imprimerie, la loi sur la liberté de presse, la censure, l’apparition des périodiques, des quotidiens, de la radio, de la télévision, d’Internet, de la convergence médiatique, des médias sociaux et autres ont tous contribués à des transformations importantes de la société.

Wael Ghonim est un bon exemple de ce qu’il est possible de réaliser de nos jours avec les médias d’information. Wael Ghonim est chef du marketing de Google au Moyent-Orient et cyber-militant, mais il est désormais connu mondialement pour le rôle qu’il a joué dans la mobilisation de millions d’Égyptiens lors des manifestations contre le président Hosni Moubarak. Ghonim a été « l'administrateur de la page Facebook " Nous sommes tous Khaled Saïd (We are all Khaled Said)", du nom de ce jeune homme battu à mort par des policiers à Alexandrie en juin dernier après être sorti d'un cyber-café ». (LeMonde.fr, en ligne) Grâce à Facebook, « the response was miraculous: a movement that started with thousands on Jan. 25 ended with 12 millions Egyptians removing Hosni Mubarak and his regime. What Wael and the young Egyptians did spread like wildfire across the Arab world ». (Elbaradai, en ligne)



L’exemple de Wael Ghonim démontre bien que maintenant, avec Internet, les réseaux sociaux, les blogues, les téléphones intelligents, l’interactivité est le centre de l’information. Les gens non seulement reçoivent l’information, mais sont appelés à y participer. Comme l’explique Bernhard Rieder, Internet, en mettant en place un moyen de communication de nombreux à nombreux (many-to-many), rompt avec la tradition qu’aucune technologie de communication inventée au cours de ce siècle n’est adaptée à la communication de groupe. (En ligne)

Au niveau social, les enquêtes révèlent que les TIC modifient la façon dont les gens agissent : ce qu'ils étudient et les emplois qu’ils exercent, comment ils mènent leurs activités quotidiennes comme leurs achats, leurs opérations bancaires ou leurs relations avec les administrations publiques, comment ils dépensent leurs revenus, à quoi ils consacrent leur temps, comment ils obtiennent des informations sur divers sujets comme l’actualité ou la santé, comment ils communiquent avec leur famille et la collectivité. (Delange, en ligne)

C’est ce que tente de démontrer Eli Pariser, directeur exécutif de MoveOn.org, lors d’une conférence donner pour TED. Probablement que quelques-uns d’entre vous connaissez le site TED.com. « TED is a nonprofit devoted to Ideas Worth Spreading ». (En ligne) TED organise plusieurs événements annuels et invite des dizaines de conférenciers, experts et sommités dans différents domaines à venir parler de différents sujets, le but étant d’avoir accès à des opinions et des modes de pensée différents. La conférence d’Eli Pariser, Beware online « filter bubbies », a pour sujet le « danger » de l’information sur le Web.   

En se basant sur Facebook et Google, il démontre que l’information qui nous est transmise est contrôlée, non objective jusqu’à un certain point et parfois même choisie pour nous ou écartée sans notre consentement. Il est intéressant, mais pas nécessairement positif, de constater que l’information a non seulement une influence sur le développement des sociétés, mais tente d’exercer une influence sur le développement des individus en « dirigeant » leur recherche d’information.


-----------------------------------------------------------------------------------------------------------
Sources:

Delange, Emmanuel. 2008. « Les TIC impactent fortement notre évolution vers une société de la connaissance. L'OCDE, le MINEFE et l'ONS étudient de près leurs incidences économiques et sociales. » En ligne. <http://delange.mobi/societe_information_connaissance_tic_ntic.php>. Page consultée le 18 mai 2011

Elbaradei, Mohamed. 2011. « Wael Ghonim ». In The 2011 Time 100. En ligne. <http://www.time.com/time/specials/packages/article/0,28804,2066367_2066369_2066437,00.html>. Page consultée le 18 mai 2011.

Rieder Bernhard. 2010. « De la communauté à l’écume : quels concepts de sociabilité pour le web social? ». [En ligne]. In tic&société. Vol. 4, n. 1. <http://ticetsociete.revues.org/822>. Page consultée le 16 mai 2011.

Sans nom. 2011. « Wael Ghonim : nouvel icône de la révolution égyptienne ». In LeMonde.fr. En ligne. <http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2011/02/09/wael-ghonim-nouvelle-icone-de-la-revolution-egyptienne_1477199_3218.html>. Page consultée le 18 mai 2011.

TED Ideas Worth Spreading. S.d. « About TED ». En ligne. <http://www.ted.com/pages/about>. Page consultée le 18 mai 2011.